AOL
condamné en France pour non-respect de ses engagements
AOL doit mettre fin aux déconnexions répétées
qui pénalisent les abonnés à son forfait illimité. C’est ce qu’a décidé
le juge des référés du tribunal de Grande instance de Nanterre. Une
décision que le fournisseur d’accès conteste.
Transfert.net,
21 février 2001
AOL
a été lourdement condamné, mardi 20 février, par le juge des référés
du tribunal de grande instance de Nanterre. En cause : son forfait tout
compris illimité à 99 francs, lancé en août 2000. Les publicités promettaient
"un accès à Internet 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24". Or, les abonnés
sont confrontés toutes les demi-heures à un timer, susceptible de les
déconnecter. L’ordonnance de référé reconnaît ainsi "le caractère illicite
de la publicité d’AOL". Le consommateur " pouvait légitimement penser
qu’il pouvait procéder, par exemple, à un long téléchargement sans que
sa présence physique soit requise auprès de son ordinateur, participer
à un chat ou jouer sans être dérangé par des contraintes techniques",
détaille l’ordonnance. Le leader mondial de l’accès au Réseau doit procéder
à la suppression des timers et autres modulateurs de sessions dans les
huit jours, sous peine de 50 000 francs d’amende par journée de retard.
Et jusqu’à la disparition de ces mesures de déconnexion, AOL doit suspendre
la facturation et les prélèvements des abonnés à ce forfait. De plus,
il devra publier cette décision dans les divers quotidiens français.
Pluie de verdicts
L’association de consommateurs UFC-Que choisir ?, à l’origine de
la procédure judiciaire, a exprimé sa "grande satisfaction ". Elle obtient
250 000 francs à titre d’indemnité provisionnelle. Une vraie gifle pour
AOL qui avait demandé, lors de l’audience du 5 février dernier, 100
000 francs de dommages et intérêts pour abus du droit d’ester en justice.
Le fournisseur a d’ailleurs immédiatement annoncé son intention de faire
appel de ce jugement. "Ces recours sont disproportionnés et nous les
contestons ", a insisté Bénédicte Lucien-Brun, sa responsable de la
communication. Cette ordonnance de référé réjouit les différentes associations
d’abonnés AOL qui se sont créées ces derniers mois, multipliant les
pétitions et les aides juridiques en ligne. "Nous sommes très contents
de cette décision. Mais nous restons vigilants et tant qu’il y aura
des timers, nous continuerons notre combat contre AOL ", témoigne Franck
Huby, vice-président de l’Association de défense des droits sur Internet.
Plus d’une dizaine de particuliers se sont engagés dans des procédures
civiles, dont les verdicts tomberont au cours des prochaines semaines.
Sans parler du parquet de Nanterre qui a été saisi par la Direction
départementale de la concurrence, de la consommation et de la répression
des fraudes des Hauts-de-Seine et qui pourrait décider d’engager une
procédure pénale contre le fournisseur d'accès. AOL n'a pas fini de
fréquenter les salles d'audience.
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